Critique de Daredevil : plus qu’une simple série de super-héros ?

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[vc_message color= »info »]Attention, cette critique est purement subjective et ne concerne que le point de vue de l’auteur comme chaque critique disponible sur Erreur42.[/vc_message]

Marvel’s Daredevil (ou plus simplement Daredevil) est une série américaine crée par Drew Goddard. Diffusée depuis le 10 avril 2015 par Netflix, elle compte aujourd’hui 2 saisons de 13 épisodes, la saison 3 étant prévue pour 2018.

Matthew Murdock (Charlie Cox) est un jeune avocat ambitieux. Aveugle après un accident quand il était enfant, il a développé ses autres sens à l’extrême, lui permettant de « voir » mieux que quiconque. Avec son meilleur ami Foggy Nelson (Elden Henson), avocat doué et pourvoyeur de bonne humeur (du moins au début), il gère tant bien que mal son petit cabinet privé, ouvert il y a peu dans son quartier d’enfance, Hell’s Kitchen (« La cuisine de l’enfer » en français), en plein cœur de New-York. Rapidement rejoint par un troisième membre, Karen Page (Deborah Ann Woll), une jeune femme au passé trouble, le cabinet, sobrement nommé « Nelson & Murdock »,  se fixe pour but de défendre les opprimés et les plus pauvres. Constatant les failles du système judiciaire, Matt poursuit son combat contre le crime la nuit, se servant de ses capacités hors du commun et de sa maîtrise des arts martiaux sous les traits d’un justicier masqué. Rapidement surnommé par la presse le Diable (« Devil » en VO) de Hell’s Kitchen, il devra faire face à de puissants ennemis tels que le Caïd et le Punisher.

Forcément, quand on commence une série dite « de super-héros », on s’attend à retrouver des clichés habituels du genre. Et si certains sont bien présents ici, Daredevil ne tombe jamais dans le prévisible. Le processus de « création » du personnage dans la première saison est parfaitement mené, entre les flash-back sur l’enfance de Matt, et en particulier sa relation avec son père, et l’apparition progressive du symbole du diable (jusqu’à la création du costume en fin de saison) en total paradoxe avec la foi catholique du héros, matérialisée par sa relation presque filiale avec le père Lantom (Peter McRobbie). On retrouve toutefois quelques incohérences notamment dans le handicap de Matt, qu’on oublie rapidement au fil de ses combats contre la pègre (on retient notamment un lancer de matraque toujours parfaitement exécuté, quand nous, pauvres spectateurs pourtant parfaitement voyants, ratons d’un mètre la corbeille avec une boulette en papier). Cependant l’ensemble reste largement plus cohérent et réaliste que la plupart des séries super-héroïques du moment, surtout que la gestion de la cécité de Matt est bien meilleure dans les scènes du quotidien, grâce aussi à un jeu parfait de Charlie Cox.

Le jeu d’acteur, justement, est à mon sens le principal point fort du show : le casting en général est très bon (les acteurs principaux sont parfaits), mais ce sont surtout les méchants qui impressionnent. Si Jon Bernthal campe probablement le meilleur Punisher adapté à l’écran (je vous l’accorde, la concurrence n’est pas très rude), Vincent D’Onofrio crève lui littéralement l’écran en Wilson Fisk (le Caïd dans les comics). Trop peu connu à mon goût, l’acteur est bluffant dans son rôle de colosse aux pieds d’argile. Vous l’aurez compris, la série doit beaucoup à ses « bad guys », qui sont à l’origine de certaines des scènes les plus violentes (et il y’en a, je peux vous l’assurer), mais aussi les plus touchantes de chaque saison.

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Enfin, le dernier gros point fort de la série est sa réalisation, et en particulier celle des scènes d’action. On retrouve notamment deux scènes magistrales, une dans chaque saison, tournées entièrement en plan-séquence (c’est-à-dire sans la moindre coupure) qui ont beaucoup fait parler sur le web. Personnellement c’est la scène finale du deuxième épisode qui m’a rendu addict à la série en l’espace de trois minutes.

J’aurais pu également m’attarder sur l’ambiance de Hell’s Kitchen, sombre et glauque à souhait, ou encore sur des seconds rôles parfaits : l’infirmière Claire Temple (Rosario Dawson), Stick (Scott Glenn) et bien sûr Elektra (la française Elodie Yung), mais je pense en avoir suffisamment dit pour vous convaincre d’y jeter un œil (allez au moins jusqu’au bout du deuxième épisode…). En bref, en tant qu’amateur de l’univers Marvel, j’ai adoré, et je suis persuadé que même les moins fans du genre pourront y trouver leur compte.

Article co-écrit avec Jumar

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